École et université : 8 erreurs à ne plus commettre ! (3/4)
Cet article porte sur les erreurs portant sur les démarches adoptées ou dues à une surcharge cognitive.
Les erreurs portant sur les démarches adoptées
Quelle que soit la situation d’apprentissage mise en œuvre par l’enseignant, il existe souvent plusieurs processus mentaux différents permettant d’accéder au résultat attendu. Ceci est particulièrement visible en mathématique. Mais ce “problème” se retrouve également en sciences, en physique ou dans tout autre domaine d’activité.
L’enseignant a en général une procédure bien précise en tête. Il peut alors être déstabilisé par les autres mécanismes cognitifs mis en œuvre par les élèves. Il peut également résonner en considérant la méthode canonique comme l’unique réponse valable. Cette façon de penser, se traduira par une façon de faire qui placera alors de nombreux élèves en situation d’échec.
L’un des exemples les plus parlants concerne les exercices de division. Prenons un énoncé classique tel que : “Un groupe de 16 personnes souhaite se partager équitablement 128 pancakes. Combien chaque personne aura-t-elle de pancakes ?”.
Dans ce type de problème, la procédure attendue consiste à effectuer le calcul “128 divisé par 16”. Or, de nombreux élèves vont se tourner des procédures plus longues, voire plus compliquées :
- Additions successives : 16 + 16 + …
- Soustractions successives : 128 – 16 – 16 – …
- Usage des multiples, etc.
Cela se produit généralement lorsque les élèves ne maitrisent pas la procédure experte ou qu’elle leur semble simplement plus coûteuse.
Confronter les idées des élèves
Lorsque les élèves utilisent plusieurs procédures différentes pour résoudre un problème, il peut être intéressant de les amener à confronter leurs méthodes. Le but de l’apprentissage sera alors de provoquer un conflit socio-cognitif, afin de mettre en lumière et avantages et inconvénients de chaque procédure.
Les erreurs dues à une surcharge cognitive
La mémoire est un élément central en pédagogie. Elle permet de traiter et de manipuler les informations que l’on emmagasine pendant la journée. Les études sur les neurosciences ont permis de distinguer deux types de mémoires :
- La mémoire de travail : elle permet de retenir un nombre limité d’informations (un peu comme la mémoire vive d’un ordinateur)
- La mémoire à long terme : elle permet la mémorisation d’un grand nombre d’éléments grâce à différents niveaux de traitement de l’information
Lorsque les étudiants effectuent une tâche, ils peuvent se retrouver confrontés à un problème de surcharge cognitive.
Ce processus mental correspond à une surcharge de la mémoire de travail. Les apprenants n’arrivent pas à mémoriser toutes les informations qui leur parviennent simultanément (consigne verbale ou écrite, informations affichées au tableau, conseils donnés par l’enseignant…).
Comme chacun possède une capacité de mémoire différente, il est donc essentiel de tenir compte des limites cognitives des élèves dans l’apprentissage.
Le problème des consignes multiples est également très présent. En donnant plusieurs tâches successives à faire, il y a un risque de surcharger la mémoire à court terme des élèves.
Ils seront alors moins impliqués sur le plan cognitif et leurs habiletés mentales en seront impactées. Sans compter la difficulté à maintenir leur attention durant les exercices ou les évaluations !
Que peut-on mettre en place pour éviter une surcharge cognitive ?
Afin de diminuer la charge cognitive et de réduire les difficultés de mémoire, une remédiation possible consiste à :
- décomposer chaque tâche en sous-tâche afin de mieux les maintenir en mémoire ;
- faire des connexions entre la consigne verbale et la consigne écrite pour stimuler les capacités cognitives des élèves ;
- utiliser des consignes aussi précises que possible pour éviter les problèmes de limitations cognitives (quand la tâche semble trop difficile ou trop abstraite).
Par ailleurs, il est important de mettre en place des outils cognitifs pour aider les élèves souffrant de TDAH (troubles de l’attention) ou d’un déficit de la mémoire.
Bon à savoir !
Les enseignants de l’équipe BeneScio.academy* sont formés aux différentes typologies des erreurs d’apprentissage et ont les outils pour les faire évoluer positivement. En étant conscients des sources d’erreurs potentielles, ils peuvent rapidement accompagner l’apprenant vers la réussite !
En effet, lorsque la source de l’erreur est identifiée, il est possible de la corriger et, de ce fait, les problèmes rencontrés ne se représenteront plus à l’avenir.
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Cet article est le troisième d’une série de 4 actes inspirés de l’œuvre de Jean-Pierre Astolfi à propos du rôle essentiel de l’erreur au cours de l’apprentissage. Il a été professeur à l’INRP (devenu, depuis, l’Institut Français de l’Éduction -IFE- intégré à l’École Normale Supérieure de Lyon) avant de rejoindre l’université de Rouen. Il a été chercheur en didactique des sciences. Ses recherches consistaient à mieux comprendre comment les apprenants s’approprient les savoirs scientifiques.
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*BeneScio.academy est un service proposé par BeneScio.be
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