Cerveau susceptible de tisser des liens entre différentes disciplines enseignées

École et université : 8 erreurs à ne plus commettre ! (4/4)

D’une part, cet article s’intéresse aux erreurs d’apprentissage liée à la (non) transversalité des disciplines enseignées. D’autre part, il traite des erreurs dues à la complexité même du contenu de la matière enseignée. Nous pointons ici deux problèmes fortement liés à la didactique des disciplines c’est-à-dire à la relation aux savoirs.

Les erreurs ayant leur origine dans une autre discipline

Apprendre et enseigner autrement : les approches pédagogiques transversales

À l’école primaire, au lycée comme dans l’enseignement supérieur, la transversalité des apprentissages est une approche pédagogique essentielle. Les dispositifs didactiques basés sur la pédagogie de projet tendent d’ailleurs à remplacer la pédagogie traditionnelle.

En effet, la pédagogie par projet nécessite de mobiliser des connaissances provenant de différentes disciplines. Ceci dans l’unique but de mener un projet à son terme. Par exemple, si on souhaite faire décoller une fusée à eau, il faut être compétent en sciences, en impression 3D (par exemple, pour les ailerons et le fuselage de la fusée), en travail manuel, etc.

Et ce n’est pas un hasard si ce genre de dispositifs émergent çà et là ! Car selon les pédagogues, la transposition des compétences entre les différentes disciplines n’est pas innée. Les enseignants et les formateurs doivent varier les approches afin de l’enseigner aux élèves.

Un exemple de difficulté scolaire dans l’enseignement du français

En travaillant sur la didactique du français, des enseignants-chercheurs ont mis en évidence la difficulté pour les élèves à transférer certaines opérations intellectuelles.

Lors d’un enseignement explicite en conjugaison, la classe s’entraine par exemple à mémoriser la conjugaison des verbes. Si un peu plus tard, on leur propose un travail d’expression écrite, combien d’élèves penseront à vérifier les accords sujet-verbe en rédigeant leur texte ?

Ces difficultés peuvent également se retrouver à travers deux disciplines scolaires différentes. Par exemple, les élèves ayant du mal à lire un graphique en mathématiques pourront ainsi retrouver cette difficulté lors d’une analyse de documents en géographie.

Ce processus d’apprentissage doit donc être enseigné tout au long de la scolarité. En utilisant des pratiques d’enseignement transversales, le développement des compétences de chaque enfant sera ainsi bien plus efficace.

Les erreurs causées par la complexité propre du contenu

Le dernier type d’erreur éducative mis en avant par J.P Astolfi concerne les difficultés intrinsèques des contenus d’enseignement.

Prenons un exemple en didactique des mathématiques. De nombreux enseignants font le choix d’écarter la résolution de problèmes complexes. Cela se justifie par le fait que certains élèves peuvent avoir des difficultés face à ce type d’exercice.

Pourtant, cette situation peut s’avérer problématique à long terme. En effet, le jour où les élèves rencontreront un problème complexe, comment surmonteront-ils leurs difficultés ?

Cette démarche pédagogique basée sur une simplification systématique des savoirs enseignés se retrouve d’ailleurs dès la maternelle. Imaginons que l’on travaille la distinction entre les syllabes orales et les syllabes écrites. Si l’on se focalise trop longtemps sur les syllabes à 2 lettres (qui sont plus “faciles”), l’introduction tardive des syllabes complexes pourrait placer certains enfants en situation d’échec.

Le rôle premier d’un formateur est donc de reconnaître les difficultés du contenu didactique afin d’aider ses élèves à mieux les surmonter.

Quelques conseils pour mieux prendre en compte les difficultés internes à une discipline

Tout au long de leur scolarité, les étudiants rencontrent des pratiques pédagogiques de plus en plus complexes. Et c’est aux formateurs d’adapter la progression des apprentissages pour que tout se déroule au mieux.

Le rapport au savoir est donc particulièrement important. Il ne faut pas chercher à tout simplifier, mais plutôt adopter une approche pédagogique progressive.

Bien sûr, au-delà des difficultés propres à chaque situation didactique, il faut également tenir compte des troubles d’apprentissage que peuvent rencontrer certains élèves : dyslexie, dysorthographie, dyspraxie ou autres troubles spécifiques.

Il s’agira alors d’identifier les difficultés et de mettre en place une différenciation pour que chaque élève progresse à son niveau.

L’enseignant peut également inviter ses apprenants à prendre part à un projet de résolution de problèmes complexes, comme Math.en.Jeans pour les mathématiques. Dans ce projet, les élèves doivent, à partir d’un énoncé complexe, établir un raisonnement mathématiques cohérent. L’objectif n’est pas d’y trouver nécessairement une solution au problème posé mais de bien réfléchir. Les apprenants présentent aussi leurs travaux de recherche devant des chercheurs et professeurs universitaires. Les plus chanceux verront les résultats de leurs recherches publiés dans un article relu par des référées. C’est une vraie expérience de chercheur en mathématiques, avec toute la complexité que cela suppose, qui s’offre aux élèves et étudiants du primaire au supérieur !

Bon à savoir !

Les enseignants de l’équipe BeneScio.academy* sont formés aux différentes typologies des erreurs d’apprentissage et ont les outils pour les faire évoluer positivement. En étant conscients des sources d’erreurs potentielles, ils peuvent rapidement accompagner l’apprenant vers la réussite !

En effet, lorsque la source de l’erreur est identifiée, il est possible de la corriger et, de ce fait, les problèmes rencontrés ne se représenteront plus à l’avenir.

Cet article est le dernier d’une série de 4 actes inspirés de l’œuvre de Jean-Pierre Astolfi à propos du rôle essentiel de l’erreur au cours de l’apprentissage. Il a été professeur à l’INRP (devenu, depuis, l’Institut Français de l’Éduction -IFE- intégré à l’École Normale Supérieure de Lyon) avant de rejoindre l’université de Rouen. Il a été chercheur en didactique des sciences. Ses recherches consistaient à mieux comprendre comment les apprenants s’approprient les savoirs scientifiques.

*BeneScio.academy est un service proposé par BeneScio.be

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